• Pronostic et prévention des Rhumatismes Articulaires en Médecine Chinoise

    Pronostic et prévention des Rhumatismes Articulaires en Médecine Chinoise

     

    L’acupuncture et la phytothérapie chinoise sont, l’une et l’autre, très efficaces dans le traitement du syndrome d’obstruction douloureuse. L’acupuncture, en particulier, est le traitement de choix de ces problèmes, et donne d’excellents résultats dans les formes aiguës comme dans les formes chroniques. Les formes aiguës peuvent en général être résolues en quelques séances. Cependant, la majorité des patients que nous voyons pour ce type de problème souffrent de formes très chroniques. Ces cas aussi peuvent être traités avec succès, mais plus la maladie est ancienne et plus le traitement sera long.

    L’arthrose est plus facile à traiter que la polyarthrite rhumatoïde, mais celle ci peut quand même être améliorée, parfois même quand les déformations osseuses sont déjà apparues. Ici, le traitement peut être très long, et durer parfois des années.

    Comme c’est le cas en général pour l’importance relative de l’acupuncture et de la phytothérapie, plus la maladie est ancienne et plus on doit prescrire des plantes (ou des préparations commercialisées). Les plantes sont particulièrement efficaces dans les cas chroniques pour dissoudre le Tan (et les déformations osseuses), faire circuler le Sang et nourrir le Foie et le Rein.

    Pour ce qui est de la prévention, le syndrome d’obstruction douloureuse est probablement l’affection la plus fréquente dans l’espèce humaine, et il atteint en particulier les personnes âgées, quand le déclin du Qi et du Sang et l’affaiblissement du Foie et du Rein les sensibilisent à l’invasion par les facteurs pathogènes externes. Pourtant, le syndrome d’obstruction douloureuse n’est pas une conséquence inévitable du vieillissement et il est possible d’en mini miser les effets ou même d’en prévenir 1’ apparition. Deux domaines de la vie sont plus importants que les autres pour prévenir le syndrome d’obstruction douloureuse : l’exercice physique et l’alimentation. Envisageons en détail chacun de ces deux domaines.

     

    1. L’EXERCICE PHYSIQUE

    Une activité physique régulière est absolument indispensable pour préserver bonne santé et mobilité.

    L’exercice régulier stimule la circulation du Qi et du Sang et entretient la souplesse des tendons : ces deux effets contribuent à éviter l’invasion par les facteurs pathogènes externes.

    Dans les sociétés industrialisées modernes, où beaucoup de gens ont un travail de bureau qui leur demande très peu d’activité physique, il est très important de pratiquer des exercices physiques adéquats pour se maintenir en bonne santé.

    Depuis très longtemps, la culture chinoise a reconnu l’importance de l’exercice physique pour l’entretien de la santé. Un vieux dicton chinois dit : «L’eau qui court ne croupit jamais; la charnière de la porte n’est jamais vermoulue» (dans la Chine ancienne, les charnières des portes étaient faites de bois et de cuir). Un des textes les plus anciens consacrés aux effets de l’exercice sur la santé remonte à la dynastie Han et est dû au célèbre docteur Hua Tuo (136-208 EC). Il a conçu cinq types d’exercices fondés sur l’imitation de cinq animaux : le tigre, le cerf, l’ours, le singe et la grue; chacun de ces exercices avait un effet bénéfique déterminé sur le corps.

    De manière générale, la culture chinoise fait référence à deux types d’exercices, appelés «exercices externes» et «exercices internes». Les exercices externes sont destinés à développer les muscles et les tendons : tous les sports, exercices et jeux au sens occidental en font partie. Les exercices internes sont destinés à développer le Qi et à «masser» les organes internes par la coordination ou le mouvement, la respiration et la concentration. Le Tai fi Quan est un exemple bien connu d’exercice interne. Doux et pourtant puissant, il exerce tous les muscles et tous les tendons, assouplit les tendons, développe le Qi, masse les organes internes et calme l’Esprit.

    Il est important de souligner que forme physique et santé ne sont pas synonymes. La pratique régulière d’exercices physiques occidentaux, comme de soulever des poids ou de faire du jogging, peut donner au sujet une bonne forme physique, mais pas nécessairement une bonne santé. Elle peut même s’y opposer, comme nous allons l’expliquer plus loin.

    Pour ce qui est de la prévention du syndrome d’obstruction douloureuse, les exercices externes et internes sont tous deux bénéfiques. L’idéal est même de combiner ces deux types d’exercices. A côté du Tai Ji Quan, le Yoga est aussi une excellente forme d’exercice interne, qui développe la souplesse et «masse» les organes internes. Parmi les exercices externes, les seuls qui ne soient pas vraiment bénéfiques sont le jogging, l’haltérophilie, le squash et la gymnastique aérobic.

    Le jogging impose des efforts au rachis et aux genoux et peut contribuer à l’apparition d’un syndrome d’obstruction douloureuse des genoux ou des lombes. L’haltérophilie affaiblit le Qi du Rein : c’est un axiome bien connu en médecine chinoise que des efforts excessifs de soulèvement blessent le Qi du Rein et les lombes. Le squash est un bon exercice, mais en raison de son rythme extrêmement rapide, il génère souvent une tension nerveuse supplémentaire chez des personnes déjà tendues. On voit souvent en pratique des hommes d’affaire tendus et stressés qui pensent se détendre par une partie frénétique de squash. La gymnastique aérobic est trop énergique et peut léser le dos de sujets faibles.

    Les exercices occidentaux les plus bénéfiques dans la prévention du syndrome d’obstruction douloureuse sont la marche, le tennis et le cyclisme.

     

    2. L’ALIMENTATION

    La question des principes de diététique chinoise, que ce soit en vue de garder la santé ou en vue de traiter des maladies, est bien sûr très vaste et pourrait faire l’objet d’un livre à elle seule. Je vais donc me limiter ici à une courte présentation des principes de diététique chinoise dans la prévention et le traitement du syndrome d’obstruction douloureuse. Je n’aborderai aussi que les principes traditionnels chinois en ce domaine.

    Les règles diététiques pour le syndrome d’obstruction douloureuse varient en fonction du type de la maladie.

    Dans le syndrome d’obstruction douloureuse de type Froid, il est essentiel de ne pas consommer trop d’aliments d’énergie froide comme les légumes crus et les fruits. Il faut aussi s’abstenir absolument de boissons glacées. Ce la provient du fait que les aliments d’énergie froide et les boissons froides produisent du Froid interne qui va aggraver les douleurs des articulations. Les aliments bénéfiques sont ceux d’énergie chaude comme la viande (avec modération), le gingembre, les oeufs, l’ail, et les épices (avec modération). Le gingembre, en particulier, est bénéfique car il est d’énergie chaude, il stimule la circulation et chasse le Froid. On peut le prendre sous forme de décoction obtenue en faisant bouillir trois tranches de racine fraîche pendant environ 10 minutes et mélangée avec une petite cuillerée de sucre brun (qui a aussi une énergie chaude).

    Ceux qui souffrent d’un syndrome d’obstruction douloureuse de type Froid peuvent bénéficier de la prise de très petites quantités d’alcool (sous forme de vin, de brandy, de cognac ou d’alcool de riz). Cela ne s’applique pas, bien sûr, à ceux qui boivent quotidiennement de grandes quantités d’alcool. Selon la diététique chinoise, l’alcool peut réchauffer l’Estomac, chasser le Froid, chasser les poisons, stimuler la descente du Qi, protéger contre les maladies épidémiques et chasser les soucis (!). Une très petite quantité d’alcool (disons 5 à 15 ml par jour) peut être bénéfique à des gens âgés qui souffrent d’un syndrome d’obstruction douloureuse de type Froid. Sont particulièrement bénéfiques les teintures (c’est à dire les macérations alcooliques à froid) de plantes qui, en même temps, chassent le Vent Humidité et nourrissent les tendons et les os, comme Wu Jia Pi, Ji Xue Teng et Sang Ji Sheng. La Chine produit de ces vins médicinaux pour le syndrome d’obstruction douloureuse, et on peut se les procurer dans les magasins de produits chinois, en Occident.

    Les patients qui présentent un syndrome d’obstruction douloureuse de type Humidité ne doivent pas consommer des aliments qui génèrent de l’Humidité, comme le lait, les fromages, le beurre, la crème, les crèmes glacées, les cacahuètes, les bananes et les aliments frits.

    Ceux qui souffrent d’un syndrome d’obstruction douloureuse de type Vent ne doivent pas consommer d’aliments «irritants», comme les langoustines, les crevettes, le crabe, le homard, les épinards, la rhubarbe et les champignons. Ils doivent s’efforcer de consommer des aliments doux, qui nourrissent le Sang, comme le poulet, la soupe de poule, le riz et les carottes.

    Ceux qui ont un syndrome d’obstruction douloureuse de type Chaleur ne doivent pas, bien sûr, consommer trop d’aliments d’énergie chaude, comme le gibier, l’agneau, le boeuf, l’alcool, l’ail, le gingembre et les épices.

    Quel que soit le type du syndrome d’obstruction douloureuse, les patients doivent aussi éviter de consommer des aliments aigres ou acides qui perturbent le Foie et augmentent les douleurs. Les aliments aigres sont par exemple le yaourt, le vinaigre, les oranges, les pamplemousses, les groseilles, les aliments en saumure et la rhubarbe.

     

     

     


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